On sait que Napoléon était cacographe. Rassurez-vous ce n'est pas une maladie ou une addiction mais le simple fait qu'il écrivait mal certains mots en français (voir article).
On sait également qu'il avait une écriture épouvantable et pratiquement indéchiffrable comme nous l'avons décrit dans nos précédents articles (article 1, article 2). En voici encore un exemple remarquable.
Napoléon rédigea un jour un projet de loi écrit de sa main qu'il envoya sous pli aux instances compétentes. Malgré les multiples efforts déployés par les membres du cabinet, ils furent tous vains et ils eurent à désigner la pauvre victime qui sera chargé de la délicate mission d'en informer Napoléon. Le sort échut sur Théophile Berlier qui présenta la missive à l'Empereur en lui demandant de bien vouloir la déchiffrer. Ce dernier s'empara de son écrit, visiblement énervé et après quelques instants à la contempler, il la déchira en mille morceaux devant le messager interloqué en prononçant ces paroles:
Croyez-vous que je sache le lire moi-même?
Voici un nouvel exemple d'une lettre écrite par l'Empereur qu'il adressa de Rochefort au Prince Régent d'Angleterre, le 13 juillet 1815. Essayez de la déchiffrer...

Il faut lire :
En butte aux factions qui divisent mon pays, et à l'inimitié des plus grandes puissances de l'Europe, j'ai terminé ma carrière politique, et je viens, comme Thémistocle, m'asseoir au foyer du peuple britannique. Je me mets sous la protection de ses lois, que je réclame de V.A.R. comme du plus puissant, du plus constant et du plus généreux de mes ennemis.