Manque de tact!

23/04/2017 16:52

L'expédition d'Egypte fut une aventure exotique hors du commun en cette fin de XVIIIe siècle. Elle a vu émerger de l'histoire des grands noms comme Napoléon Bonaparte qui a son retour va prendre le pouvoir en France, le Général Kléber adoré de ses hommes qui périra, comme nous allons le voir, sous les coups de poignard d'un étudiant syrien, Soleyman el-Halaby ou encore le Général Desaix qui rentra en France pour faire gagner la bataille de Marengo mais s'y faire également tuer, le même jour que Kléber. Elle a vu aussi la création de l'Institut d'Egypte sous la présidence de Gaspard Monge, le magistral mathématicien.

Auréolé de ses récents succès militaires, le Général Kléber vint au Caire ce 14 juin 1800, pour examiner des travaux qu'on faisait au palais qu'il habitait. Ayant déjeuné avec le général chef d'état major général, des membres de l'Institut et des officiers, il se montra plus gai que de coutume et d'aucun de ceux qui l'entouraient ne pressentait que ce joyeux déjeuner était en réalité un banquet d'adieux.

Comme prévu, le Général Kléber, accompagné de son architecte, arriva à son palais. mais pour cela, il devait emprunter une longue galerie ombragée. C'est alors qu'un musulman, sortant à l'improviste d'une galerie voisine, s'approcha de lui, semblant vouloir mendier et porta en un éclair un coup de poignard en plein coeur du chef de l'armée d'Égypte:

A moi, guide, je suis assassiné !

Son architecte Protain se jeta sur l'assassin, se fit blesser à six reprises et ne put empêcher son adversaire de revenir sur Kléber, gisant dans son sang, qu'il frappa encore à trois reprises, bien que déjà le premier coup avait été mortel. S'échappant de la galerie, il ne put que se cacher dans les hautes plantes des jardins voisins où il fut finalement pris. Son assassin était un étudiant syrien, nommé Soleyman el-Halaby. Les Ottomans lui avait promis que les lourdes taxes qui pesaient sur son père et l'avaient amené à la pauvreté seraient levées s'il acceptait d'assassiner Kléber. Nous avons vu dans un précédent article comment ce meurtrier fut atrocement exécuté avec le supplice du pal et ses complices décapités.

Une fois Kléber mort, le commandement de l'armée d'Égypte échoua au piètre Général Jacques-François de Menou, baron de Boussay, plus connu sous le nom de Général Menou. Il avait épousé sur place une riche musulmane du nom de Zobeïda El Bahouad, s'était converti à l'islam et avait pris alors le prénom d'Abdallah-Jacques. Contrairement à Kléber, il était non seulement méprisé par ses hommes mais commit bévue sur bévue. Sa plus grande bévue n'est pas militaire. En effet, il n'hésita pas à prénommer son fils du prénom de l'assassin de Kléber peu après la mort de ce dernier. Il sera finalement battu à la bataille de Canope et capitulera peu après à Alexandrie. Il sera contraint d'évacuer l'Égypte et de cèder aux Anglais la fameuse pierre de Rosette.


Général Menou (1750-1810)

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