Comme nous l’avons vu précédemment, le lion qui orne le sommet de la butte à Waterloo a été coulé dans les ateliers de John Cockerill à Seraing. Guillaume Ier, Roi des Pays-Bas, l’avait chargé de développer la sidérurgie dans les environs de Liège. En lui demandant de réaliser le lion de son monument en fonte de fer, il voulait faire la promotion de ce type d’industrie dans son royaume. En effet, à l’époque, ce type de statue est normalement réalisée en bronze, mais ici il fait le choix de la fonte, alliage de fer et de carbone.
La statue est creuse et composée de 9 pièces :
- 4 jambes avec une partie du corps
- 1 tête avec une partie de la crinière
- 1 globe (ou boulet, les avis divergent, voir article)
- 1 queue
- 1 plinthe
- 1 soupape placée sous le ventre
Lion de la butte
Cette dernière soupape était nécessaire pour permettre à l’ouvrier chargé d’assembler les pièces de se faufiler à l’intérieur de la statue pour fixer fermement les différentes pièces entre elles. Une fois assemblée, la statue du lion fut hissée au sommet de la butte à l’aide d’un treuil, comme illustré sur la lithographie de Jobart datant de 1825. Grâce à des barres en fer forgé engagées dans les pattes, le lion fut boulonné sur le piédestal le 4 novembre 1826.
Lithographie de Jobart (1825) montrant l'érection de la butte
Mais hormis cette prouesse technique pour l’époque de John Cockerill et de son staff, le sculpteur Van Geel dut lui faire face à un autre défi, tout artistique celui-là. En effet, il n’avait encore jamais vu de sa vie un lion! La seule solution était donc d’aller en observer un vivant quelque part et pas trop loin pour que cela ne coûte pas trop cher. Heureusement pour lui, un lion passait des jours paisibles dans la ménagerie royale de Londres. Le sculpteur reçut alors l’autorisation du roi Guillaume de se rendre Outre-Manche. Cette petite escapade d’étude coûta quand même la bagatelle de 1.500 florins à la cassette royale ce qui représentait quand même près de 8% du coût total de la statue soit 19.035 florins!