Gastronomie impériale

17/12/2016 18:38

Comme nous l'avons dans un précédent article, Napoléon mangeait peu et vite et n'était nullement un gastronome. Il consacrait rarement plus de 15 à 20 minutes à ses repas ce qui lui occasionnait fréquemment des indigestions comme le relate Constant dans ses mémoires:

L’habitude de manger précipitamment causait parfois à Sa Majesté de violents maux d’estomac qui se terminaient presque toujours par des vomissements.

Napoléon préférait les plats simples aux autres comme le relate ses valets Marchand et Constant, dans leurs mémoires:

Marchand
Les mets les plus simples étaient ceux qu'il préférait: les lentilles, les haricots blancs, les verts qu'il aimait beaucoup, mais qu'il craignait de manger par la crainte d'y trouver des fils qui, disait-il, lui faisaient l'effet de cheveux, et dont la seule pensée lui soulevait le coeur; la pomme de terre arrangée de toutes les façons lui plaisait beaucoup, même cuite à l'eau ou sous la cendre.

Constant
Les mets les plus simples, tels que les oeufs au miroir, les haricots en salade, presque jamais de ragoûts, un peu de fromage de parmesan, arrosés de chambertin étendu d'eau, étaient ceux qu'il aimait le mieux.
[...]
Le plat que l'Empereur aimait le plus était cette espèce de fricassée de poulet à laquelle cette préférence du vainqueur de l'Italie fit donner le nom de poulet à la Marengo. Il mangeait volontiers des haricots, des côtelettes, une poitrine de mouton grillé, un poulet rôti. Les mets les plus simples étaient ceux qu'il aimait le mieux; mais il était difficile sur la qualité du pain.

 

Il n'y avait jamais plus de deux plats sur la table de ses repas. Il les terminait souvent avec un morceau de parmesan ou de roquefort. Si des fruits lui étaient proposés, il n'en mangeait guère et se contentait d'un quartier de pomme ou de poire ou d'une petite grappe de raisins. Par contre, il adorait les amandes fraîches à un tel point qu'il en aurait dévoré l'entièreté du plat qu'on lui présentait. Il ne refusait pas non plus des gauffes roulées et truffées de crème. Un café terminait aussi ses repas dont il laissait une bonne part. il ne buvait jamais de liqueurs.

En matière de vin, il préférait le Chambertin, vin de Bourgogne. Par contre, lors de son exil à Sainte-Hélène, il buvait du clairet, un bordeaux, et aimait particulièrement le vin de Constance ou Constantia, vin de dessert originaire d'Afrique du Sud que Las Cases lui procurait comme le prouve cet extrait de ses mémoires.

Le vin de Constance, en particulier, plaisait à l'empereur. Il était réservé à son usage propre et il l'appelait par mon nom. Dans les derniers moments, alors qu'il rejetait tout ce qu'on lui présentait, et sans savoir à quoi il devait avoir recours, il disait: – ‘Donnez-moi un verre de vin de Las Cases.’

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Frank Grognet Nivelles
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