Y'a pas le feu au lac!

04/03/2017 18:08

Saviez-vous que la Suisse doit beaucoup à la Révolution française et à Napoléon?

Proche de la France au moment de la Révolution française, la Suisse n'a pas pu se tenir à l'écart de la guerre qui sévissait alors en Europe. En 1799, la Suisse est devenue un champ de bataille quand les troupes autrichiennes et russes ont essayé d'en chasser les Français. La Suisse passe alors de l'Ancien Régime à la République Helvétique (1798-1803) basée sur un système politique centralisé et novateur. Mais ce fragile système va amener la guerre civile. Entre 1799 et 1803, la République helvétique a subi quatre coup d'états, la répartition des cantons et la Constitution ont également été changées plusieurs fois. La République helvétique s'est avérée ingouvernable dans la pratique, car le Parlement était divisé en deux camps: l'un fédéraliste, l'autre centraliste. Cela conduisit à une guerre civile connue sous le nom de guerre des Bâtons, raison pour laquelle Napoléon se fit nommer Médiateur de la République helvétique. Napoléon reconnait alors que l'État centralisé n'a aucune chance de réussir compte tenu des différences linguistiques, culturelles et religieuses. Il présente alors un projet de constitution pour un État fédéral, c'est le fameux Acte de Médiation qui perdurera du 10 mars 1803 au 29 décembre 1813 sous le Consulat puis l'Empire. Le nombre des cantons augmente et ils deviennent tous égaux.


Napoléon Bonaparte remet l'Acte de médiation aux délégués helvétiques (gravure d'époque)

Malgré que la nouvelle constitution a rendu sa neutralité à la Confédération, la Suisse est encore obligée de fournir des soldats à l'armée française. Beaucoup de soldats suisses sont morts en combattant pour la France. On estime à 2 millions les mercenaires helvètes qui ont été au service de la France pendant près de 400 ans.

Après la défaite de Napoléon dans la campagne de Russie (1812), l'opinion publique suisse s'est retournée contre lui au profit des Autrichiens. A la fin de 1813, les autorités pré-révolutionnaires reprirent le pouvoir en Suisse, et les anciennes constitutions cantonales, avec leurs inégalités sociales et politiques, sont à nouveau entrées en vigueur.

Mais pourquoi Napoléon s'est-il autant intéressé à la Suisse?

Napoléon n'était ni un philanthrope ni un humaniste et la France révolutionnaire avant lui encore moins. Suite à la Première Campagne d'Italie menée avec succès par le Général Bonaparte et la fragile paix de Campoformio (17 octobre 1797) signée par ce dernier avec les Autrichiens, le Directoire envoie ses troupes dans l'espace helvétique pour pouvoir disposer d'un avant-poste suisse en vue d'une nouvelle guerre contre l'Autriche. De plus, cette invasion permet d'occuper les troupes françaises, un peu trop désœuvrées. Par la suite et jusqu'en 1813, Bonaparte utilisera la Confédération comme un vivier où puiser un nombre considérable de soldats pour ses campagnes avec comme point d'orgue la désastreuse campagne de Russie de 1812. 

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