Dans le voyage vers Sainte-Hélène écrit par le chirurgien du Bellérophon, le jeune Docteur irlandais Barry Edward O’Meara (29 ans), il décrit une séance de toilette de l'Empereur.
J'ai vu Napoléon à sa toilette.
Lorsqu'il s'habille, il est aidé par Marchand, Saint-Denis et Noverraz. L'un de ces derniers tient un miroir devant lui et l'autre les ustensiles nécessaires pour faire la barbe, tandis que Marchand attend pour lui tendre ses habits, l'eau de Cologne, etc.
Lorsqu'il a fini de raser un côté de sa figure, il demande à Saint-Denis ou à Noverraz : " Est-ce fait?" Sur leur réponse, il commence à raser l'autre côté. Après qu'il a fini, on lui apporte le miroir à la lumière, et il regarde s'il a bien fait disparaître toute sa barbe. S'il aperçoit ou sent qu'il en reste encore, il prend quelque fois l'un d'eux par l'oreille, ou lui donne un léger coup sur la joue, en disant d'un air gai: "Ah? Coquin, pourquoi m'avez-vous dit que c'était fini?"
Il se lave ensuite la figure avec de l'eau, dans laquelle on a mêlé un peu d'eau de Cologne: il en répand aussi quelques gouttes sur sa personne.
Il se nettoie ensuite très soigneusement les dents, se fait souvent brosser le corps même, avec une brosse à chair; change son linge et son gilet de flanelle et se revêt d'une culotte de casimir blanc ou de nankin foncé, d'un gilet blanc, etc.
Quand il a passé son habit, Marchand lui présente une petite bonbonnière, sa tabatière, son mouchoir parfumé d'eau de Cologne, et il quitte la chambre.
