Sale garçon!

21/06/2015 19:07

L'image vestimentaire de Napoléon est bien connue. Tenue de colonel des Chasseurs de la Garde avec gilet et pantalon de casimir blanc. Mais il n'était pas un personnage soigneux de ses vêtements.

En effet, il n'hésitait pas à essuyer sa plume pleine d'encre sur le tissu immaculé ou à s'essuyer les mains grasses lors d'un repas, si bien qu'il fallait en changer plusieurs fois par jour. Ce manège profitait pleinement à son tailleur impérial, le sieur Léger, mais désespérait son grand maître de la garde-robe impériale, le sieur de Rémusat, qui voyait avec angoisse augmenter le compte des culottes et des gilets et dépasser le budget annuel alloué, soit 20.000 francs.

Après avoir octroyé un crédit substantiel à M. de Rémusat, le tailleur endetté vient bientôt à venir réclamer son dû auprès du fonctionnaire zélé qui utilisa alors tous les stratagèmes pour éviter son créancier jusqu'au jour où l'Empereur commanda un nouvel uniforme qui nécessitait un essayage...

Très nerveux à l'idée de rencontrer le grand homme et de lui exposer ses griefs, M. Léger se trompa dans ses mesures de sorte qu'une fois enfilé, l'uniforme craqua et se décousit. Stupéfait, l'Empereur fit des remontrances à M. Léger qui s'empressa de lui dire que cela était dû à un manque de tissu vu que ces débiteurs ne le payaient pas. Une fois informé, l'Empereur fit appeler M. de Rémusat qu'il licencia sur le champ puis il pressa M. Léger de lui apporter un uniforme à sa taille dès le lendemain. Le lendemain, l'Empereur fut servi à souhait et M. Léger toucha le montant de sa facture soit 30.000 francs. 

Le nouveau grand maître de la garde-robe impériale fut rapidement nommé. Il s'agissait de l'un de ces chambellans, M. de Montesquiou-Fezensac à qui il dit très clairement:

J'espère, monsieur, que vous ne m'exposerez pas à la honte de m'entendre réclamer le prix des culottes et des habits que je porte !

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Frank Grognet Nivelles
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