Quel canon!

12/08/2015 15:37

Lors de l'inventaire le 20 juin 1815 des canons pris aux Français à la bataille de Waterloo, on dénombra pas moins de 122 bouches à feux dont 35 de 12 livres, 57 de 8 livres et 30 obusiers, sans oublier les 343 caissons et fourgons dont 52 appartenaient à la Garde Impériale.  Cette prise représentait 45% de l'artillerie déployée à Waterloo par Napoléon. Belle prise!

La plupart des bouches à feux venaient de la fonderie de Douai dans le Nord et dataient de 1813, mais on en trouvaient encore une vingtaine avec les insignes de la République et la devise Liberté-Egalité.

Alors que les soldats le nommait le bronze, la flûte à gros bec ou plus souvent le brutal, ils lui ont aussi donné de jolis noms évocateurs comme La Furibonde exposée à Douai et datant de 1744.

Voici quelques noms des canons pris à Waterloo:

  • L'Assuré
  • L'Achille
  • le Butor
  • La Bellone
  • La Confiance
  • Le Caustique
  • Le Docteur
  • L'Écornifleur
  • L'Europe
  • L'Empressé
  • Le Fameux
  • La Folle
  • La Gorgone
  • L'Homère
  • Le Harpie
  • L'Impatiente
  • La Moskova
  • L'Ours
  • Le Perfide
  • La Rameuse
  • Le Souverain
  • Le Souffleur
  • La Triomphale
  • Le Taquin
  • Le Voltaire
  • Le Vaillant
Notez qu'il existait trois calibres 12, 8 et 4 exprimés en livres et correspondant aux poids des boulets.
  • A : Tube de 12 / longueur 217 cm / calibre 121 mm / poids 900 kg
  • B : Tube de 8 / longueur 190 cm / calibre 106 mm / poids 600 kg
  • C : Tube de 4 / longueur 151 cm / calibre 84 mm / poids 300 kg
  • D et E sont des obusiers

L'affût est la pièce du canon en bois qui supporte le tube. C'est sur l'affût que sont fixées les roues qui étaient d'ailleurs standardisées afin de pouvoir s'interchanger avec les autres affûts ou avec les caissons ou fourgons, idée géniale pour l'époque. Quatre encoches (F) avaient été aménagées sur l'affût pour positionner le tube: deux pour le tir (à l'avant) et deux (à l'arrière) pour le transport, qui permettait de déplacer le poids du canon et donc de soulager l'essieu et d'en augmenter la durée de vie. Une vis de pointage (G) permettait de régler et ajuster précisément le tir.

Le tube était fondu en bronze, mais l'âme du tube était forée dans la masse après la coulée de bronze. Le diamètre de celle-ci était supérieur de 3 mm au boulet. Pour l'anecdote, avant leur industrialisation, c'était les fondeurs de cloches qui réalisaient les canons.

L'efficacité des canons de l'Empire est dû au génie de Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval (1715-1789), officier et ingénieur, qui réforma l'artillerie de campagne française sous l'Ancien Régime.

Contact

Frank Grognet Nivelles
Belgique
hussardises@gmail.com