Provocateur jusqu'au bout!

16/04/2017 18:07

Tous les pays aiment porter en triomphe leur héros nationaux et lorsque la mort survient, ils leurs accordent des obsèques nationales et grandioses. C'est entre autre le cas de Horatio Nelson, héros défunt de la bataille de Trafalgar, figure légendaire de la Royal Navy, maîtresse des mers durant tout le XIXe siècle.

Nous sommes le 21 octobre 1805 au large entre le port de Cadix et le détroit de Gibraltar. La bataille fait rage et est en faveur des Anglais. Le vaisseau de ligne anglais, le HMS Victory, fleuron de l'amirauté britannique, 104 canons répartis sur 3 ponts, est bord à bord avec le vaisseau de ligne français, Le Redoutable, 74 canons. L'amiral Nelson, commandant l'escadre, est sur la dunette, partie surélevée du gaillard arrière, donnant ses ordres. Soudain, il s'écroule, frappé d'une balle en pleine colonne vertébrale, tirée par un tireur d'élite français depuis la hune du vaisseau ennemi. Transporté au pont inférieur, il continue à donner ses ordres, mais succombe peu après de ses blessures en apprenant la victoire de sa flotte.


Détail du grand tableau La mort de Nelson par Daniel Maclise (1859-1864, Walker Art Gallery à Liverpool)

Il avait émis le souhait de ne pas être inhumé en mer mais sur son île natal, auprès des siens. On plaça alors sa dépouille dans un tonneau d'eau-de-vie de camphre et de la myrrhe qui fut attaché à un mât. Remorqué, le Victory, endommagé, amena le corps de l'amiral jusqu'à Gibraltar où il fut placé dans un cercueil doublé de plomb et rempli à nouveau d'eau-de-vie de vin cette fois. Réparé, le Victory emmena finalement son commandant en Angleterre, à Greenwhich où il fut déposé dans son dernier cercueil. Mais pas n'importe lequel...

Ultime provocation à la France, son cercueil avait été façonné avec le bois du mât du vaisseau amiral français, l'Orient, qu'il détruisit avec la flotte française à la bataille d'Aboukir en 1798, au large de l'Egypte.

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Frank Grognet Nivelles
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