Peureux hussards de Cumberland

21/07/2015 23:32

Durant la bataille de Waterloo, lors des charges successives de la cavalerie française sous les ordres de Ney vers 17h30, l'état-major anglais s'inquiète des risques de rupture de la ligne anglaise et remarque près de la Ferme du Mont Saint-Jean un régiment vêtu de dolmans et pelisses verts tressés de jaunes, et de shakos à plumet noir. Ce sont les hussards hanovriens du Duc de Cumberland. Ce régiment fait partie de la réserve de cavalerie dans la 1e brigade hanovrienne sous le commandement du Lieutenant-colonel Georg von Hake. La particularité de ce régiment réside dans le fait qu’il est composé de volontaires qui se sont montés et équipés à leur frais. 

Les 4 escadrons de ce régiment sont placés en colonnes le long de la chaussée de Nivelles derrière la 3e brigade britannique Dörnberg à laquelle ils sont attachés en ce jour. Lord Uxbridge détache vers eux son aide-de-camp Wildman, avec ordre de porter le régiment en avant, de manière à regarnir les rangs réduits des brigades Somerset et Ponsonby éprouvées par les charges successives. Lord Uxbridge précise à Wildman :

Faites avancer ce régiment et faites le déployer pour l'apparence car nous n'oserions faire charger ces gens-là...

Nos hussards exécutent lentement l'ordre mais plus ils se rapprochent et plus les balles sifflent à leurs oreilles et les obus éclatent autour d’eux. L’unité commence à paniquer et les hussards volontaires reculent.

Lord Uxbridge, impatient, dirige vers les hussards hésitants un second aide-de-camp, le Capitaine H.W. Seymour du 60th Foot qui part à brides abattues et arrive près des hussards pour ordonne au Lieutenant-colonel von Hake de reprendre sa place.

Mais après beaucoup de discussions, l’officier hanovrien répliqua froidement qu'il n'a pas confiance dans ses hommes vu que c'étaient des volontaires et que leurs chevaux étaient leur propriété. Entretemps, les hussards de la troupe n’ont pas attendu leur reste et ont filé à l'anglaise de manière précipitée et panique vers l’arrière.

Ils galopent jusqu'à Bruxelles en répandant sur leur passage le faux bruit de la défaite des Anglo-Néerlandais. Arrivés en ville, ils débouchent sur la Place Royale, au milieu des fourgons et des voitures de toutes sortes, attelées et prêtes à partir tant l’inquiétude est grande et viennent encore ajouter au désordre.
Quelques hussards poussent même jusqu'à Malines en criant:

Franzosen ! Franzosen!

Plus tard, à Paris, une cour martiale jugera l'attitude des officiers du régiment de hussards de Cumberland. Le Lieutenant-colonel von Hacke sera cassé de son grade et le régiment versé dans l'intendance. Triste fin.

Contact

Frank Grognet Nivelles
Belgique
hussardises@gmail.com