Médailles à gogo!

28/02/2016 16:06

Rien de plus naturel pour les militaires d'honorer les valeureux combattants d'une campagne glorieuse. C'est ainsi que plusieurs pays ont émis des médailles pour les campagnes victorieuses de 1814 et 1815 et plus particulièrement pour la bataille de Waterloo.

Les premiers à avoir émis une telle médaille furent la Prusse, le Hanovre et Nassau qui ont tous les trois participé à Waterloo.

Par décret du 3 octobre 1815, la Prusse décide d'attribuer la médaille militaire des guerres de Libération  aux combattants de 1815. Les guerres de libération ou guerres de la Liberté (Befreiungskriege ou Freiheitskriege) désignent pour les allemands les campagnes de 1813 à 1815 contre Napoléon. A l'origine, cette médaille avait été créée le 24 décembre 1813 par le roi Frédéric-Guillaume III.

  • Avers: Croix de Fer rayonnante avec en son centre les années au cours desquelles le titulaire à servi: 1813, 1813-1814, 1814 ou 1815.
  • Revers: Monogramme couronné du roi avec l'inscription Preussens tapferne Kriegern (Aux braves guerriers prussiens). Gott war mit uns. Ihm sey die Ehre (Dieu était avec nous. A Lui revient l'honneur).
  • Ruban blanc à bordure jaune et noire.

 

Le duché de Nassau émit le premier une médaille commémorative de Waterloo seulement 6 mois après la bataille le 23 décembre 1815. Le duc Frédéric voulait ainsi perpétuer le souvenir de la bataille et l'octroya à tous les officiers, sous-officiers et soldats de la division nassauvienne ayant combattu.

 

  • Avers: Tête du duc entourée de l'inscription: Friedrich August Herzog zu Nassau.
  • Revers: Une Victoire ailée portant une palme et couronnant un guerrier à l'antique, le tout entouré de la légende: Den nassauischen Streitern bey Waterloo. Sous la représentation, l'inscription Den 18 juni 1815.
  • Ruban bleu foncé à bordure orange.

 

La seconde médaille de Waterloo fut hanovrienne et instituée en 1817 par le Prince-Régent Georges au nom de son père, le roi Georges III de Grande-Bretagne et de Hanovre pour les troupes hanovriennes ayant combattu à Waterloo. En effet, la bien connue Légion Germanique du Roi ou King's German Legion (voir précédent article) défendit vaillamment la ferme de la Haye-Sainte durant une bonne partie de la journée sous les ordres du major Baring. On érigera d'ailleurs une gigantesque colonne à Hanovre pour commémorer la victoire (Waterloosaüle), plus haute que la butte du Lion.

  • Avers: Tête laurée du Prince-Régent entourée de la légende Georg Prinz-Regent 1815.
  • Revers: Au milieu, l'inscription sur deux lignes: WATERLOO / JUN XVIII. Au-dessus, un trophée et en-dessous, deux branches de laurier croisées. L'ensemble est entouré de la mention HANNOVERSCHER TAPFERKEIT (Bravoure hanovrienne).
  • Ruban cramoisi bordé de bleu foncé.

 

En juin 1818, c'est au tour du duché de Brunswick de sortir sa médaille. C'est le prince-régent Georges d’Angleterre qui l'a institué, agissant comme tuteur du trop jeune duc Charles de Brunswick.

  • Avers: Buste du duc Frédéric-Guillaume, tué aux Quatre-Bras le 16 juin 1815. Légende: Friedrich Wilhelm Herzog  en caractères gothiques.
  • Revers: Dans une couronne de chêne et de laurier, la date 1815. Autour de la couronne: Braunschweig seinen Kriegern. Quatrebras und Waterloo.
  • Ruban jaune à raies latérales bleues.

 

Dans la foulée, un mois plus tard, le prince-régent Georges fonde en juillet 1818 sa médaille commémorative destinée à tous les militaires présents sous les drapeaux britanniques à Ligny, Quatre-Bras et/ou Waterloo.

  • Avers: Tête laurée du Prince Régent entourée de la légende George P. Regent.
  • Revers: Une Victoire assise sur un piédestal portant le mot Waterloo, les ailes déployées, tenant dans sa main droite une palme et dans sa main gauche une branche d'olivier. Mention sur deux lignes de la date sous le piédestal June 18 1815.
  • Ruban cramoisi à bords bleu foncé.
 


La France bien sûr n'a pas créé de médaille de Waterloo, mais pas pour la raison évidente que vous croyez, mais tout simplement car à l'époque la France ne possédait pas de médaille remise à tous les participants d'une campagne donnée. La première médaille commémorative française est la célèbre médaille de Sainte-Hélène qui a été créée sous le Second Empire par Napoléon III, le 12 août 1857. Il voulait ainsi honorer les militaires survivants qui avaient combattu sous les drapeaux de la France dans les grandes guerres de 1792 à 1815. On estime qu’environ 405 000 soldats de la Grande Armée de Napoléon (Français, Belges, Polonais, Danois, Irlandais, etc.) en bénéficièrent.

  • Avers: Tête laurée de Napoléon entourée de la mention Napoléon I Empereur.
  • Revers  : Mention centrale À ses compagnons de gloire, sa dernière pensée, Ste Hélène 5 mai 1821 entouré de la mention Campagnes de 1792 à 1815.
  • Ruban vert chasseur strié verticalement de fines lignes rouges
 

Le dernier pays a créé une médaille pour les campagnes napoléoniennes sont les Pays-Bas dont le roi Guillaume III a instauré en 1865, un peu avant le 50e anniversaire de la bataille, la Croix du Souvenir en argent 1813-1815 (Zilveren Kruis 1813-1815). Le but était d'honorer les combattants qui avaient contribué de 1813 à 1815 à restaurer l'indépendance néerlandaise. Malheureusement en 1865 seul un sixième des 30.000 combattants néerlandais de 1815 vivaient encore. En 1890, une allocation annuelle de 150 florins leurs sera attribuée.

  • Avers: croix à cinq branches avec mention de la l'année 1813.
  • Revers:croix à cinq branches avec mention de la l'année 1815.
  • Ruban orange avec bordure blanche

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Frank Grognet Nivelles
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