On a estimé que Napoléon avait chevauché plusieurs centaines de chevaux durant sa vie; on annonce le nombre de 500, mais un seul fut considéré par lui comme le meilleur de tous, Marengo.
Marengo vu par Antoine-Jean Gros (1803)
Capturé à la bataille d’Aboukir en août 1798, cet étalon arabe de 4 ans couleur gris fer fut ramené en France après la campagne d'Égypte. Bien qu’étant le doyen de l'équipage de selle de l’empereur, il n'est ni inscrit sur le registre de l'équipage de selle pourtant établi à partir de 1799 ni n’arbore la fameuse marque impériale sur la cuisse: un N surmonté d'une couronne.
Marquage au fer des chevaux de l'Empereur
D'un caractère très doux, il était de petite taille avec seulement son 1,4m. Son nom lui a vraisemblablement été attribué pour sa participation à la bataille de Marengo en 1800. L’empereur le montera durant toute son épopée et on le retrouve sur plusieurs peintures connues comme celle de Gros à la bataille de Marengo.
Portrait équestre de Bonaparte, Premier consul, à Marengo par Antoine-Jean Gros (1803 – château de Malmaison)
À Waterloo, Napoléon monta successivement La Marie le matin, Désirée en début d'après-midi et Marengo de 7 à 10 heures du soir, le 18 juin 1815. Blessé à la hanche alors que Napoléon le montait aux avant-postes, il fut abandonné à la ferme du Caillou lorsque les Prussiens menaçaient. Capturé dans la soirée par William Henry Francis, 11ème baron Petre, l’animal arborait les stigmates de cinq blessures et portait encore une balle dans la queue. Ce dernier le vendit aux enchères au lieutenant-colonel J. J. W. Angerstein du 1st (Grenadier) Regiment of Foot Guards qui l'emmena dans son élevage de chevaux de New Barnes à l'Isle of Ely dans le Cambridgeshire.
En décembre 1823, Marengo fut exhibé à la Waterloo Rooms, 94 Pall Mall, harnaché comme du temps de l’empereur. On rapporta alors que l’animal était très calme et qu’il se laissait caresser par les ladies et les enfants. Marengo mourut à Brandon dans le Suffolk à l’âge honorable de 38 ans.
Son squelette est exposé au National Army Museum de Londres, mais deux de ses sabots sont manquants: le premier a été converti en encrier pour les officiers britanniques et le second a été converti en tabatière et offert à Buckingham Palace.
Squelette de Marengo (National Army Museum de Londres)
Sabots de Marengo