Ne dites pas butte de Waterloo mais butte du lion!

10/08/2015 17:58

La butte du lion a été érigé à la demande de Guillaume Ier des Pays-Bas à l'endroit même où son fils, le Prince d'Orange, a été blessé à l'épaule durant la bataille. C'est donc un monument à la gloire des Provinces-Unies du XIXe siècle et plus particulièrement des Pays-Bas.

Le lion repose sur une colonne de maçonnerie autour de laquelle on a construit une butte en terre. Le lion a été coulé en fonte dans les hauts-fourneaux de Cockerill à Seraing en 9 pièces distinctes qui ont été amenées par bateau au plus près de la butte avant d'être assemblées sur place. Le lion pèse 28 tonnes. Notez que la gueule ouverte du lion est dirigée vers la France pour prévenir toute nouvelle invasion et que sa patte est posée sur un globe représentant la paix que l’Europe a conquise à l'issue de la bataille.

La butte est un cône de terre régulier de 169 mètres de diamètre et 41 mètres de haut accessible par un escalier de 226 marches. Le chantier a nécessité le déplacement de 290.000 m3 de terres prélevées au sud-ouest de la rue de la Croix jusqu’à la ferme de la Haie-Sainte. Ce qui signifie que la crête actuellement visible est beaucoup plus basse que ce qu'elle n'était à l'époque de la bataille.

La butte n'a jamais été inaugurée et a été terminée en 1826 dans l'indifférence générale. On a souvent dit que la terre avait été amenée par des botteresses (porteuses de hottes) liégeoises, mais certains prétendent que c'est faux. Il est en effet peu probable que cette histoire soit vraie et cela pour plusieurs raisons. On ne trouve aucune trace de leur passage dans la région. De plus, si l'on calcule la quantité de terres déplacées, elles auraient dues porter plusieurs dizaines de milliers de charge chacune par jour, ce qui est impensable. Peut-être que certaines étaient sur place pour faire la finition de la butte au sommet, c'est possible, mais encore nous n'en avons aucune preuve.

Le lion sera vandalisé par les troupes françaises venant soutenir la révolution belge en 1832. En effet, les troupes françaises du maréchal Gérard passent à Waterloo pour soutenir le siège de la citadelle d'Anvers toujours tenue par les Hollandais, ils essayèrent sans succès de renversé le lion et ne réussirent qu'à en briser la queue.

C'est le 1 août 1863 que le lion est enfin ouvert au public grâce à son escalier qui compte 226 marches et fait 87 m de long. Un an plus tard, on construisit la plateforme autour du Lion pour une meilleure vision panoramique.

En 1903, le conseil communal de Braine l'Alleud interdira de faire paître sur la butte. Il faut savoir que pendant longtemps l'herbe de la butte fut entretenue par des moutons, grands amateurs d'herbe fraîche pour finalement être remplacé à l'heure actuelle par une tondeuse spécialisée venant d'Autriche et spécialement conçue pour faucher les herbes des versants montagneux.

Pour stabiliser les versants de la butte, la commune a recouru un certain temps à des arbustes partant du même principe de stabilisation que les oyats font sur les dunes. Mais cela a été abandonné, les arbustes devenant des arbres et affectant le site tout en en cachant à terme certains aspects. En 1995, la butte s'affaissa dangereusement et 650 micropieux furent insérer dans ses flancs pour en stabiliser les versants.

En 2015, dans le cadre des événements liés au bicentenaire de la bataille, le bourgmestre de Braine-l'Alleud a mis en demeure le célèbre Guide Michelin de corriger les appellations de certaines curiosités touristiques reprises dans son guide de la Route Napoléon. Ainsi le guide évoque la Butte de Waterloo au lieu de la Butte du Lion qui elle est bien située à Braine-l'Alleud et pas à Waterloo; ou encore le Mémorial de Waterloo au lieu du Mémorial 1815 également à Braine-l'Alleud, et bien d'autres. Selon le bourgmestre, le Guide Michelin instaure une confusion en présentant les différentes attractions touristiques comme étant à Waterloo ou de Waterloo sans jamais préciser qu'elles sont en réalité situées sur le territoire communal de Braine-l'Alleud. Les Guides Michelin ont dès lors été mis en demeure d'insérer, immédiatement, dans chacun des exemplaires du guide déjà imprimés, un encart corrigeant les informations inexactes et de confirmer qu'ils ne procéderont pas à une nouvelle impression sans corriger le contenu; la commune se réservant par ailleurs le droit de réclamer une indemnisation financière dans le cadre d'une procédure juridique afin de réparer son préjudice. Une vraie guerre de clochers sur fond de retombées économiques.

Contact

Frank Grognet Nivelles
Belgique
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