L'enclouage

23/07/2015 22:40

Le brutal, comme l'appelaient les soldats, semait des sillons de morts dans les rangs des troupes. Boulets, obus, shrapnels ou mitraille, toutes les munitions déchirent les chairs, meurtrissent les membres, sèment la mort.

Lors des charges de cavalerie, les artilleurs tirent leurs projectiles de mort jusqu'au bout puis courent se réfugier dans les carrés de leurs troupes pour se mettre à l'abri. Une fois les cavaliers repartis se reformer, ils accourent à nouveau vers leurs pièces pour resservir une volée de mort à la prochaine charge.

Pour empêcher l'utilisation des canons, les soldats avaient la possibilité de les rendre inutilisables en pratiquant un enclouage. Enclouer un canon consiste à introduire à coups de marteau un clou sans tête dans la lumière de mise à feu afin de l'obturer et rendre inutilisable la pièce.

Ainsi, quand le canon devait être abandonné aux mains de l'ennemi, l'arme ne pouvait être retournée immédiatement contre son camp initial. Il était nécessaire de reforer la lumière à travers le clou pour que le canon puisse être à nouveau utilisé.

Les cavaliers avaient souvent avec eux un clou étêté dans leur ceinture qu'ils enfonçaient dans les lumières des canons ennemis après être descendus de cheval au moment où les servants de la pièce s'étaient réfugiés dans leurs carrés.

Cette pratique va être fréquemment utilisée sauf à une bataille célèbre, Waterloo!

En effet, à chaque charge de la cavalerie menée par Ney, les artilleurs anglais vont semer la mort dans les escadrons des cuirassiers et à chaque nouvelle charge, ils déchargeront leur brutal car aucun cavalier français n'aura la présence d'esprit de descendre de cheval pour enclouer les canons qui couchaient leurs camarades. Incompréhensible!

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Frank Grognet Nivelles
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