Le chant du cygne

05/01/2017 23:01

Le combat de Rocquencourt est la dernière bataille gagnée par des troupes impériales françaises le 1er juillet 1815, soit 13 jours après Waterloo et 9 jours après l'abdication de Napoléon. Elle est vu comme une revanche sur les troupes prussiennes qui ont déjà envahi le pays et se sont livrées au pillage et à de multiples exactions (voir article).

La retraite du corps de Grouchy effectuée en dix jours de Wavre à Paris sur 350 km apporte 28000 combattants valides et cent bouches à feu à la défense de Paris. Avec les restes de l'armée du Nord ayant combattue à Waterloo et quelques troupes venant des provinces, le généralissime Davout peut opposer 100.000 hommes aux envahisseurs. Les Prussiens sont à Versailles et les Anglais s’attardent à Senlis. Ils sont une nouvelle fois séparés comme à la veille de Ligny. Davout veut infliger à l'ennemi une dernière défaite pour le faire réfléchir avant d’envahir Paris.

Il ordonne aux généraux Rémy Joseph Isidore Exelmans de se diriger avec 6 régiments de cavalerie (5e, 15e et 20e dragons (Gal Strolz), 1er et 6e chasseurs à cheval (Gal Piré) et 6e hussards (Gal Vallin)) et 1 bataillon d’infanterie (44e de ligne) vers les Prussiens qui se sont compromis en avançant dispersés aux alentours de Versailles à l’ouest de Paris. Les Français veulent leurs tendre un piège et envoient en trois colonnes les troupes pour prendre l’ennemi en tenaille et lui tendre une embuscade. La première colonne composée du 44e régiment d'infanterie de ligne et des divisions de cavalerie Piré et Vallin, passent par le nord de Versailles pour se diriger vers Rocquencourt alors que la seconde colonne marche par le sud-ouest pour fermer l’encerclement. La troisième colonne formée des 2 divisions de dragons marche quant à elle droit sur Versailles. Cette dernière rencontre l'avant-garde prussienne à l’entrée de Versailles composée de 2 régiments de hussards commandés par le colonel prussien Eston de Sohr (3e régiment de Brandebourg et 5e régiment de Poméranie). La cavalerie prussienne est mise en déroute et s'enfuit vers Versailles.


Illustration du combat de Rocquencourt

Poursuivis par les dragons et les hussards français, les Prussiens tombent à l'entrée de Rocquencourt dans l’embuscade tendue par les deux premières colonnes. Les escadrons prussiens sont fusillés à bout portant et, dans une panique indescriptible, fuient dans le plus grand désordre à travers les champs pour s’extraire de ce piège. Mais poursuivis par la cavalerie française, les Prussiens sont poussés dans le parc du château du Chesnay et, cernés, ils se réfugient dans la cour de la ferme Poupinet où ils sont massacrés ou fait prisonniers.

Sur les 1500 hussards qui composaient les deux régiments prussiens, plus de 1000 sont mis hors de combat ou fait prisonniers. Le colonel Eston de Sohr qui les commandait est grièvement blessé et fait prisonnier.

Cette dernière victoire est le chant du cygne pour la Grande Armée et marque la fin de son épopée glorieuse.

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Frank Grognet Nivelles
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