Le royaume des Deux-Siciles qui regroupe les royaumes de Naples et de la Sicile est gouverné à l’époque par Ferdinand IV. On devrait parler des royaumes de Sicile péninsulaire pour Naples et de Sicile insulaire pour l’île de Sicile. Ce royaume s’allie en 1805 contre Napoléon dans le cadre de la Troisième Coalition. Suite aux victoires françaises décisives à Austerlitz et sur les Napolitains à Campo Tenese, Napoléon installe son frère Joseph sur le trône de Naples. Ferdinand doit fuir vers la Sicile où il maintiendra son pouvoir. Lorsqu’en 1808, Joseph devient roi d’Espagne, c’est Murat, beau-frère de Napoléon, et Caroline, sa sœur, qui le remplacent à Naples. Murat ne réussira jamais à envahir la Sicile, l'île étant farouchement défendue par les Britanniques. Par la suite, Ferdinand continuera à participer aux 4ème, 5ème et 6ème coalitions contre Napoléon.
Malgré cette résistance, Ferdinand est considéré comme un roi faible, gouverné par son épouse, Marie-Caroline, sœur de Marie-Antoinette, et son favori John Acton. La reine vouait une vengeance féroce à l’encontre des Français qui avaient décapité sa sœur aînée. Ferdinand de son côté aura la douleur d'apprendre le mariage de sa petite-fille, l'Archiduchesse Marie-Louise d'Autriche avec l'ogre corse.
Ferdinand est un Bourbon et il a hérité d’un appendice nasal pour le moins encombrant. Il sera surnommé le Roi Nasone par ses compatriotes napolitains c’est-à-dire le Roi Gros Nez !
Ferdinand Iᵉʳ des Deux-Siciles ou Ferdinand IV de Sicile (1751-1825), le roi Nasone
Fils du roi d’Espagne, il s’intéressait plus à l’agriculture, la chasse et la pêche qu’aux affaires de l’Etat dont il laissait le soin à son épouse qui suivait aveuglément les conseils de son amant, John Acton. Marie-Caroline qui mourra en 1814 disait de son mari :
Il est bon, il est brave, mais c’est un bouffon.
De son côté, le roi Nasone alla proclamer au lendemain de ses noces que sa femme transpirait comme un porc.
Cela ne les empêchera pas de mettre au monde pas moins de 18 enfants.
Dans Le Corricolo, publié en 1843, qui évoque le voyage qu’Alexandre Dumas effectua de Rome à Naples en 1835, il consacre un chapitre entier au roi Nasone sans la moindre ambiguïté.