Joséphine de Beauharnais, née Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie possédait un chien familier appelé Fortuné. Il s'agissait d'un carlin bien connu pour sa méchanceté.
Alors qu'elle était emprisonnée en 1794 à la prison des Carmes après l’exécution de son mari, Joséphine utilisa son carlin comme facteur pour établir discrètement des contacts avec ses amis à l'extérieur de la prison.
Mais quelques années plus tard, le cabot n'appréciait pas vraiment le nouveau mari de sa maîtresse, un certain Général Bonaparte. Lors de la nuit de noces, Fortuné, qui partageait depuis toujours toutes les nuits le lit de Joséphine, mordit le mollet de l'illustre général. Ce dernier le consigna dans une de ses missives adressée à son ami Antoine-Vincent Arnault, homme politique, poète et auteur dramatique français qui l'accompagna dans l'expédition d'Egypte:
Vous voyez bien ce monsieur-là; c'est mon rival. Il était en possession du lit de Madame quand je l'épousai. Je voulus l'en faire sortir: prétention inutile; on me déclara qu'il fallait me résoudre à coucher ailleurs ou consentir au partage. Cela me contrariait assez, mais c'était à prendre ou à laisser. Je me résignai. Le favori fut moins accommodant que moi. J'en porte la preuve à cette jambe.
Le mauvais caractère notoire de ce corniaud lui coûtera finalement la vie. Lors de la première campagne d'Italie, Joséphine rejoignit son mari au château de Mombello près de Milan, accompagnée de son inséparable carlin. Mais l'animal s'entendit mal avec le chien du cuisinier qui finit par le tuer d'un coup de mâchoire. Inconsolable de la perte de son chien, Joséphine se verra offrir un second carlin de race anglaise nommé Fox par le Capitaine Hippolyte Charles qui lui put partager seul le lit de l'impératrice...