Les jeux de cartes apparaissent en Europe au XIVe siècle et sont loin d’être uniformisés au début car réalisés par des artisans locaux qui mettent en évidence leur spécificité ainsi que leur lieu d’origine. Il faudra attendre une nouvelle fois Napoléon pour légiférer et uniformiser les représentations officielles des figures du jeu de cartes.
Il faut d'abord savoir que chaque pays ne symbolisait pas les 4 couleurs de la même manière.
| Pays | Représentation |
| La France représentait les couleurs pique, carreau, cœur et trèfle avec rois, dames et valets |  |
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L’Espagne jouait avec coupe, or, bâton et épée. L’Italie utilisait coupe, denier, bâton et épée. |
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| L’Allemagne optait pour cœur, grelot, gland et feuille. |  |
| La Suisse choisissait rose, grelot, gland et bouclier. |  |
En France, même si la représentation des figures reste assez semblable, on observe des différences selon les zones géographiques; on parle alors de portraits régionaux comme portrait de Paris, de Lyon, de Rouen, etc.
Mais avant de définitivement opter pour les jeux que nous connaissons, la Révolution française va logiquement bannir les symboles monarchiques en les remplaçant par des génies, des libertés et des égalités. Ce sera finalement Napoléon, une nouvelle fois, qui va mettre de l’ordre dans tout cela en imposant un seul modèle de jeu basé sur le portrait de Paris où chaque roi sera clairement nommé: David, César, Alexandre et Charles.
En 1808, Napoléon demande à son meilleur peintre Jacques-Louis David de créer un nouveau jeu de cartes qui répond aux conditions suivantes :
Un dessin dont l’extrême élégance et la pureté rendent la contrefaçon difficile et qui puisse en même temps, par la fidélité des costumes et l’exactitude des attributs, répondre au but allégorique que paraît s’être proposé l’inventeur de ce jeu.
David conserve les rois de la tradition: Charlemagne, César, Alexandre et David, mais les dames suivent maintenant la réalité historique:
- Calpurnie, dernière épouse de Jules César
- Statira; princesse perse, fille de Darius III offerte en mariage à Alexandre qui la refusât
- Abigaïl, femme de David
- Hildegarde, femme de Charlemagne.
Illustrations du jeu de carte de Jacques-Louis David (1808)
Bien que largement diffusé, la version de David ne rencontre pas le succès escompté et c’est Nicolas-Marie Gatteaux qui va proposer une nouvelle version en 1811 en s’inspirant largement de David. Donnant plus d’ampleur aux capes et aux manteaux des rois, il inscrit pour chacun son nom en capitales. Les valets sont:
- Parménion, général compagnon d’Alexandre
- Curion, ami de Cicéron
- Ogier de la chanson de Roland
- Azael, un des preux de David.
Illustrations du jeu de carte de Nicolas-Marie Gatteaux
(1811)
Une nouvelle version en 1813, par le même Gatteaux, revient au modèle parisien. Le dessin des figures gagne en finesse.
Illustrations du jeu de carte de Nicolas-Marie Gatteaux
(1813)
Une dernière transformation du jeu sera faite en 1827 en doublant les personnages (jeu à double tête) et en optant pour de nouvelles reines et valets qui est la version que nous connaissons encore aujourd’hui.
Illustrations du jeu de cartes actuel réalisé en 1827