Un peu douillet ou pas?
Contrairement à la plupart de ses contemporains, Napoléon était très soucieux de sa santé et de son hygiène. Il se lavait journellement et se brossait consciencieusement les dents.
Toutefois à Sainte-Hélène, il se plaignit au Docteur O'Meara le 16 novembre 1817 d'un mal de dent qui le faisait souffrir depuis plus de deux mois. Il fut donc décider de lui arracher la dent cariée selon les méthodes en usage à l'époque. Quand on voit les instruments qui étaient utilisés alors, on ne peut que comprendre que les patients étaient particulièrement réticents à l'idée d'une telle opération.
Dans le Journal de Sainte-Hélène du Général Gourgaud, on peut lire comment cette extraction s'est déroulée.
Sa Majesté s'est fait arraché une dent de sagesse. Il nous a raconté qu'O'Meara l'a fait asseoir par terre pour lui arracher la dent, l'instrument a provoqué des vomissements, puis le docteur a pris des pinces. O'Meara est tout fier de son opération; c'est une dent du fond, qui a deux trous à la hauteur de son enchâssement avec les gencives, l'un extérieur, l'autre en arrière.
Dans ses Récits, Montholon rapporte même que la pince du Docteur O'Meara était assez rouillée!
Ce qui est assez comique, c'est le récit que font les Britanniques de la même opération qui est moins glorieuse que celle des Français.
Napoléon a dû se faire arracher dernièrement une dent de sagesse. Ce fut la première opération qu'il eût jamais subie. Il ne s'est pas comporté très bravement dans la circonstance. L'opérateur a été forcé de le faire ligoter sur le plancher, afin de pouvoir procéder à l'extraction.
Comme quoi il faut toujours se méfier des témoignages...