Trois petits coups et puis s'en vont...
L'art de faire la guerre sous l'Empire est bien loin de celui pratiqué à l'heure actuelle.
Si la dissimulation et la furtivité sont des éléments essentiels dans la manière de guerroyer actuellement, l'étalage de ses forces et la flamboyance des tuniques était plus de mise sous Napoléon. Les tenues militaires étaient chatoyantes et rivalisaient d'élégance et de frasques. On devait être vu et l'on se montrait volontiers dans toute sa splendeur. Avec l'Empire, on a déjà franchi un pas supplémentaire par rapport aux combats en dentelles sous l'Ancien Régime dont on retient fréquemment l'anecdote de la bataille de Fontenoy qui se déroula 70 ans avant Waterloo, le 11 mai 1745, dans les Pays-Bas autrichiens (Belgique actuelle) pendant la guerre de Succession d'Autriche. S'avançant à la tête du 1er bataillon des Gardes britanniques, l'officier, Lord Charles Hay voulut encourager ses hommes en se moquant des Français et sortit une petite flasque d'alcool qu'il but à leur santé en se moquant d'eux. Devant tant d'insolence, un officier français, le Comte Joseph-Charles-Alexandre d'Anterroches crut qu'il s'agissait d'une invitation à tirer et dit:
Monsieur, nous n'en ferons rien ! Tirez vous-mêmes !
La tradition populaire ne devait retenir de cela que la citation bien connue:
Messieurs les Anglais, tirez les premiers!
Ainsi, durant l'Empire, il était de tradition d'avertir l'adversaire que la bataille allait commencer et pour cela, les Français faisait donner trois coups de canon par une batterie de la Garde impériale. Nous avons des témoignages de ce fait pour la bataille de Leipzig, celle des Quatre-Bras et de Ligny et celle de Waterloo.
Feu!