Euros commémoratifs
En mars 2015, la Belgique se faisait une joie de frapper une pièce de 2€ commémorative de l'illustre bataille de Waterloo, la France, soutenue par plusieurs autres pays, a déposé un recours auprès des instances européennes compétentes contre cette pièce qu’elle juge "préjudiciable". L'Europe n'aurait-elle pas d'autres dossiers à traiter et des défis importants à relever pour perdre son temps et son énergie dans cette affaire?
Cette nouvelle a bien sûr été révélée par un journal d'Outre-Manche, The Telegraph; l'occasion était trop belle pour la perfide Albion.
Tout pays membre de l’eurozone a la possibilité de frapper des pièces spéciales à l’occasion d’événements marquants de son histoire ce qui nous semblait idéal pour le bicentenaire qui a vu affluer des milliers de touristes (y compris français) sur le sol brabançon de notre chère Wallonie. Mais les Français ne l'entendaient pas de cette oreille et le ô combien célèbre gouvernement français a voulu marquer son déplaisir en ne voulant pas évoquer ce douloureux passé qui a vu une des plus grandes débâcles et raclées d'une armée française avant celle encore plus édifiante de mai 1940.
La France n'a peut-être pas encore digéré le refus en février 2015 de sa pièce de 2€ commémorative des 500 ans de la célèbre victoire de Marignan de François Ier et la république de Venise sur la confédération suisse et le duché de Milan.
Mais que va-t-il alors rester à commémorer si les dates historiques des batailles sont à proscrire et les signes religieux à bannir? L'Europe s'est faite dans la douleur et les guerres qui l'ont façonnée et rendue plus forte pour être ce qu'elle est aujourd'hui. Il ne faut pas renier son passé car il a servi à construire notre avenir.
La motivation ou justification de la France sur le refus de la pièce belge tient en un seul adjectif "préjudiciable" et nuisible à la cohésion européenne bien à mal ces dernières années.
Le préjudice est aussi du côté belge et il est ici d'ordre financier ce qui a rendu furieux l’Union Nationale des Services Publics (UNSP). En effet la Monnaie Royale de Belgique avais déjà frappé et emballé pas moins de 180.000 pièces commémoratives pour un montant de près de 50.000€, le nombre total de victimes de la dite bataille.
Mais ce qui est encore plus symptomatique dans toute cette histoire, c'est qu'au pied même de la Butte du Lion à Waterloo, la France propose depuis de nombreuses années déjà des pièces commémoratives du même type, à l’attention des touristes, frappées par la Monnaie de Paris, le pendant de la Monnaie Royale de Belgique. Ne sont-elles pas préjudiciables à l'image du peuple d'Outre-Quiévrain?