Célèbre Malouin, le jeune Surcouf a la mer dans le sang et dans sa généalogie également. Embarqué à l’âge de 13 ans comme simple mousse, il devient capitaine à 20 ans. À 23 ans, il entre dans la légende en prenant à l’abordage un vaisseau britannique trois fois plus important et plus armé que le sien avec une poignée d'hommes.
Mais au-delà de ses qualités indéniables pour la flibuste, Surcouf a aussi de la répartie comme nous l'avons précédemment montré. Il n'est pas homme à composer avec qui que ce soit et la discipline n'a jamais été son point fort non plus. Mais cette indépendance et ce sens de l'à-propos n'est pas toujours le bienvenu surtout si l'on s'adresse à Napoléon.
Ainsi quand en 1803, Napoléon se déplace en personne pour lui proposer le commandement des forces navales françaises, Surcouf refuse parce que Napoléon ne veut pas lui accorder l’indépendance de manœuvre totale qu’il réclame. Napoléon contre-attaque alors en lui faisant miroiter une colossale fortune. Mais Surcouf n'en a cure car il est déjà riche. C'est alors qu'avec une insolence qui le caractérise, il dit à Napoléon qu'avec sa fortune il a pu recouvrir l’entrée de son domicile avec des napoléons d’or. Vexé de ne pas pouvoir influencer l'inflexible corsaire, l’Empereur s'offusque alors et lui dit:
Comment ? Vous plaisez vous à me marchez sur la face !
Non Monsieur, car je les ai disposés sur la tranche...
Et vlan, envoyez les voiles!