Napoléon a toujours été quelqu'un de pressé, n'obéissant qu'à ses désirs et ses envies et ne perdant pas de temps à des futilités. C'est ainsi qu'il n'a pas attendu la célébration officielle de son mariage avec la toute jeune impératrice autrichienne Marie-Louise pour consommer son second mariage, destiné à lui donner un héritier. Un fils naîtra de cette union, le roi de Rome qui aura d'ailleurs été conçu lors de cette nuit de noces précipitée. Mais revenons sur le déroulement de celle-ci.
Ayant été promise à l'empereur des Français, Marie-Louise, 18 ans, est envoyée de Vienne vers Paris pour retrouver son futur époux. Elle quitte Vienne le 13 mars 1810 avec un train d'équipage de moins de 83 voitures. Le 27 mars 1810, Marie-Louise arrive comme prévu à Compiègne et Napoléon, déjà impatient de la connaître vient à sa rencontre en rejoignant le cortège au village de Courcelles. C'est ensemble dans le même carrosse qu'ils arrivent à Compiègne en fin de journée.
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Arrivée de Marie-Louise à Compiègne (Pauline Auzou, 1812)
L'Empereur entraîne la future impératrice dans ses appartements où elle retrouve avec joie son petit chien et son oiseau qui lui avaient été enlevés. Marie-Louise est profondément émue, et se tournant vers sa nouvelle dame d'honneur, la Duchesse de Montebello, veuve du Maréchal Lannes, lui dit :
L'Empereur est bien charmant et bien doux pour un homme de guerre aussi redoutable. Il me semble que je l'aimerai bien.
Napoléon va bientôt lui prouver le contraire, car après s'être assuré auprès du Cardinal Fesch qu'il est théoriquement déjà civilement marié à ce moment-là, il va vite s'organiser pour aller rejoindre la belle dans ses appartements pour l'honorer...et pas seulement de sa présence. En effet, une fois le souper terminé, il se retourne vers elle et lui demande:
Quelles instructions avez-vous reçu de vos parents?
D'être à vous entièrement et de vous obéir en toutes choses.
Bien, dans ce cas, je vais vous rejoindre dans votre chambre.
Et en deux coups de cuillère à pots, l'affaire était entendue avec en plus un polichinelle au four! Napoléon dira plus tard que le seul mot que l'archiduchesse a prononcé cette nuit était encore! On retrouve là la bonne éducation des reines de sang royal bien sûr...