Il est simple aujourd'hui de communiquer et transmettre une information à une personne à l'autre bout de la terre. Décrocher son portable ou tapoter sur le clavier de son ordinateur suffit, mais cela n'a pas toujours été le cas. Le téléphone a été exploité aux Etats-Unis à partir de 1877 alors que le télégraphe lui fonctionnait déjà depuis quelques décennies. En 1838, le premier télégraphe électrique est construit par Charles Wheatstone et mis en service entre Londres et Birmingham. En 1843, Samuel Morse fonde la Western Union Telegraph avec la première ligne télégraphique entre Baltimore et Washington.
Malheureusement durant l'Empire, de telles inventions n'existaient pas et pour transmettre les ordres ou envoyer des transmissions, il fallait utiliser les moyens disponibles.
Transmettre des ordres sur les champs de batailles, dans un vacarme assourdissant, n'était pas chose facile et comme la voix des officiers portait peu, il fallait recourir à la trompette, le tambour ou même le canon. Les ordres transmis étaient rudimentaires, essentiellement pour demander d'avancer, de changer de formation ou de reculer. Parfois, on utilisait des fusées pour transmettre les ordres d'attaque lorsqu'il s'agissait d'un siège.
Mais le moyen de communication le plus efficace de l'époque et aussi le plus sûr était de recourir à des hommes, des cavaliers. Ainsi pour transmettre des mouvements à ses subordonnés sur le champ de bataille, Napoléon avait d'abord recours à des aides de camp (ADC). Ces derniers étaient des officiers subalternes de très grande confiance. Ils arboraient généralement des uniformes rutilants et étaient reconnaissables par le brassard qu'il portait au bras gauche que nous détaillons dans un autre article. Les ordres étaient soit cachés sous la chemise du cavalier soit enfouis dans la sabretache si l'aide de camp en possédait une. Chaque commandant en chef, maréchal, général de division ou de brigade pouvait disposer plusieurs ADC.
En plus de ses aides de camp, Napoléon créa un service d'estafettes. Ces messagers parcouraient inlassablement l'Europe sur des distances incroyables pour transmettre les dépêches et les fameux bulletins de la Grande Armée, récits des victoires de l’empereur. Ils ne s'arrêtaient qu'au relais, tous les 8 km, pour changer de cheval. Pour son service d'estafettes personnelles, les dépêches étaient disposées dans une sacoche en cuir portant l'inscription Dépêches de sa Majesté l'Empereur et Roi. Les courriers les plus célèbres furent Moustache, Clérice et Vidal.
Ce service des estafettes fut également clé sur un champ de bataille ou en campagne pour acheminer les ordres. Il fallait que le militaire qui l'accomplissait soit téméraire et brave car il devait parfois galoper à travers la mitraille, les boulets ennemies sifflant à ses oreilles. Bon nombre de ces héros méconnus payèrent le prix fort. Napoléon enverra jusqu’à huit officiers d’ordonnance par des itinéraires différents pour s'assurer du bon acheminement des ordres.