Sacrés Suisses!
En 1800, la France révolutionnaire est une nouvelle fois menacée d'une invasion autrichienne en Italie. Le Premier Consul Bonaparte se résout alors à les prendre à revers en traversant les Alpes pour aller en Italie. C'est le début de la seconde campagne d'Italie qui verra la victoire des armées françaises à la bataille de Marengo le 14 juin. Malgré les obstacles, plus de 40.000 hommes franchiront les Alpes en 10 jours.
Le 20 mai, Napoléon arrive au passage du col alpin du Grand-Saint-Bernard avec son armée de réserve, à l'hospice de la municipalité de Bourg-Saint-Pierre en Suisse. Napoléon y établit son quartier général et effectue d'importantes réquisitions en matériel et en services en demandant qu'une note de frais lui soit fournie pour les dégâts causés par le passage de ses troupes à travers le val:
J'ai reçu, citoyen, votre lettre du 20 may. Je suis très satisfait du zèle qu'ont montré tous les habitants de Saint-Pierre et des services qu'ils nous ont rendus. Faites faire une estimation des dommages qu'aurait causé le passage de l'armée et je vous indemniserai de tout. Ceci n'est que justice et je désire de plus pouvoir faire quelque chose d'avantageux à votre commune.
Mais la facture transmise n'a jamais été honorée et aucun denier ne fut versé. Avec les intérêts, le montant s'élèverait aujourd'hui à près de 7 millions d'euros. La dette avait été déclarée imprescriptible par les juristes suisses (tu m'étonnes), mais François Mitterrand fit don en 1984 d'un médaillon de 80 centimètres de diamètre représentant le passage du col par Napoléon Bonaparte pour clore symboliquement et définitivement le contentieux franco-suisse.
Un filou ce François!