Au début de sa carrière militaro-politique, Napoléon Bonaparte n'a jamais caché son intention de faire de la Corse un état autonome et indépendant. C'est pour cette raison qu'il s'était allié au début à Pascal Paoli pour progressivement s'éloigner de ce dernier. Il sera d'ailleurs contraint de quitter l'île avec sa famille.
Mais saviez-vous que l'île fut anglaise durant une courte période du vivant de Napoléon?
Devenue française en 1768, la Corse a voulu rapidement se défaire de l'emprise du Roi de France et s'est opposé à lui. Pascal Paoli, le père de la Patrie (babbu di a Patria) corse symbolise cette rébellion. Malgré quelques premières victoires, Paoli est contraint de quitter la Corse en 1769 pour n'y revenir que 20 ans plus tard pour rallier les principes de la Révolution naissante. Mais cette dernière prend un tour violent avec la Terreur et Paoli songe à faire sortir la Corse de cette folie meurtrière. C'est alors qu'il se tourne vers la seule puissante pouvant défendre ses intérêts, l’Angleterre.
Il prend contact avec l’Amiral Hood qui commande la flotte britannique de Toulon.
Nous nous regardons aujourd’hui comme peuple libre et indépendant qui a le droit de prendre par lui-même toutes les résolutions convenables à son honneur et à ses intérêts…La nation et le roi d’Angleterre trouveront dans les Corses non seulement le retour d’une gratitude éternelle mais encore le plus grand empressement à se prêter à tout ce qui pourra contribuer à l’accroissement de la puissance et à la gloire de Sa Majesté et de la nation britannique et qui sera compatible avec leur liberté…Enfin, milord, paraissez et la Corse est délivrée en peu de jours.
L'Angleterre lui envoie en janvier 1794, Sir Gilbert Elliot, afin de définir la position de la Corse au sein du dispositif britannique. La Corse tombe sous protection anglaise, mais l'alliance tourne rapidement au vinaigre et des dissensions apparaissent dès le début 1795, Paoli et Elliot n’ont pas la même vue des choses, tout les sépare.
Devenue ingouvernable, l’Angleterre quitte définitivement l’île en octobre 1795, ce qui fera dire à Sir Elliot:
Je crois que ce peuple est une énigme dont personne ne peut être sûr de posséder la clé.
La France reprend possession de la Corse en 1796.