A l'heure actuelle, nous ne nous rendons pas compte de ce à quoi un champ de bataille pouvait ressembler sous l'Empire. En effet, hormis les cris liés à la lutte, le champ de bataille était inondé d'une épaisse fumée provenant des armes utilisées et rendant la visibilité quasi nulle à certains moments ou endroits.
Rappelons que les canons dégageaient une épaisse fumée à chaque tir et comme l'on sait que plusieurs centaines de pièces étaient présentes souvent sur le lieu de l'affrontement, on peut imaginer la quantité de fumée produite. De même, les fusils utilisés à l'époque généraient également énormément de fumée étant donné leur fonctionnement même. L'allumage de la poudre propulsive se faisait à l'extérieur au niveau du bassinet qui était rempli de poudre. Au moment du tir, l'étincelle produite par le silex frappant la platine met le feu à la poudre du bassinet qui communique via la lumière avec la culasse du canon pour allumer la poudre à l'intérieur et propulser la balle. De la fumée était donc produite à la fois au niveau du bassinet et à la sortie du canon.

En l'absence de vent, cette fumée rendait difficile les manoeuvres et les déplacements et il n'était pas rare que des unités se perdent parfois dans cette fumée ou subissent des tirs amis. C'est d'ailleurs pour cela aussi que les uniformes des belligérants arboraient des couleurs parfois criardes pour mieux les discerner.