Présence d'esprit

04/11/2016 09:51

Certains épisodes épiques des campagnes de l'Empire sont restés gravés dans nos mémoires et celui de la Bérézina en fait partie.

Souvent perçu comme une défaite française, le passage de la Bérézina est non seulement une victoire de la Grande Armée mais également une preuve éclatante de dévouement, d'abnégation et de courage.

Bizarrement, les pontonniers ne dépendaient pas du génie mais de l’artillerie. Il faut savoir que jusqu'en 1807, les équipages de pont sont gérés par des charretiers de réquisition c'est-à-dire qu'ils deviennent alors subor­donnés au bon vouloir des entrepreneurs plus soucieux de conserver leur vie et leurs chevaux que d’acquérir une éventuelle gloire militaire. Les pontonniers sont chargés de la construction de ponts sur les rivières pour faire passer les troupes. Un tel pont de bateau doit se faire normalement en un jour: 5 heures pour décharger et jeter à l’eau quatre-vingts bateaux, 2 heures pour appareiller et ensuite disposer les agrès sur la rive dans un lieu approprié. Généralement une soixante hommes sont nécessaires pour organiser ce travail de manière précise.

Pour la campagne de Russie, Napoléon réorganisa les unités de pontonniers en 11 compagnies d’une centaine d’hommes chacune. Durant la terrible retraite, Napoléon, désireux de conserver son artillerie, donna l’ordre à ses pontonniers d’abandonner leur matériel et de fournir leurs précieux chevaux aux artilleurs. Néanmoins le célèbre général Eblé conserva précieusement un fourgon avec tout son matériel ainsi que deux modestes forges de campagne. Le précautionneux général ne savait pas alors que sa sage décision allait sauver beaucoup de vies quelques jours après lorsque les restes de la Grande Armée se présenteraient pour franchir la rivière Bérézina. Les 400 pontonniers d'Eblé allaient alors travailler dans des conditions épouvantables dans l'eau glacée et beaucoup allaient y laisser leur vie pour en sauver d'autres.

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Frank Grognet Nivelles
Belgique
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