Pontonniers, à l'ouvrage!

05/07/2015 09:01

C'est la Bérézina!

Cette expression désigne, dans la mémoire collective, un énorme désastre, une déroute. Elle fait référence à la fameuse bataille livrée du 26 au 29 novembre 1812 à la fin de la Campagne de Russie lors de la fameuse retraite entre les troupes de Napoléon et les troupes russes commandées par les Généraux Koutouzov, Wittgenstein et Tchitchagov.

Pourtant la bataille est une victoire stratégique française. Mais l'épisode le plus marquant de cet affrontement est la construction rapide dans des conditions extrêmes des ponts sur la rivière qui vont sauver le reste de l'armée française.

Les Russes attendent les Français de pied ferme sur la Bérézina, mais Napoléon ne veut pas tomber dans ce piège et décide d'organiser une manœuvre de diversion pour effectuer le franchissement de la Bérézina en amont, où un passage possible a été identifié; la largeur de la rivière n'étant que de 20 m pour une profondeur de 2 m.

Mais pour réussir cette manoeuvre, il faut très rapidement construire deux ponts sur la Bérézina. C'est là que les pontonniers du Général Eblé vont entrer dans l'Histoire. Pendant 3 jours, les pontonniers néerlandais du général vont réaliser deux ouvrages pour permettre aux vestiges de la plus fabuleuse armée jamais constituée d'échapper à trois armées russes. En effet, Éblé, malgré les rigueurs de la retraite, a su conserver autour de lui 400 pontonniers encore opérationnels, 6 caissons d'outils et 2 forges de charbon. Pour montrer l'exemple, le Général se jette lui-même dans l'eau glacée suivi de ses hommes qui construiront les deux ponts en à peine 19 heures. Sur les 400 pontonniers, seuls le Capitaine Benthien, commandant des pontonniers, le Sergent-major Schroder et six de leurs hommes survivront à la bataille.

Une fois que le gros de l'armée eut franchi la Bérézina, bon nombre de retardataires, à bout de force, attendent le jour pour traverser malgré les injonctions d'Eblé mentionnant la destruction des ponts dès le matin suivant. En effet, il faut détruire les ponts avant l'arrivée des Russes. Ils sont incendiés vers 9 heures. Réalisant qu'ils vont rester coincés sur l'autre rive à la merci des cosaques, on voit alors un essaim d'hommes, de femmes et d'enfants se ruer désespérément sur les ponts à travers les flammes.

Le Général Éblé survivra à la Bérézina mais s'éteindra à bout de force à Königsberg le 31 décembre. Sa femme sera faite Comtesse de l'Empire.

Armes du Général Eblé

D'or à quatre cantons, le premier d'azur à trois épis d'or, liés par la tige, le deuxième des barons militaires, le 3e de gueules à deux épées en sautoir d'argent, le 4e d'azur au lion rampant et contourné d'or.

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Frank Grognet Nivelles
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