En 1812, lors de la retraite de Russie, Koutouzov menace les lignes de communication françaises dans la région de Brest-Litovsk. Napoléon décide de faire marcher son armée vers Kalouga, dans une région prospère où le plein de ravitaillement devait pouvoir être trouvé. Il envoie son beau-fils, Eugène de Beauharnais avec seulement 15.000 hommes en avant-garde pour dégager la voie de toutes forces russes opposées. Le 24 octobre il approche de la ville de Maloyaroslavets pour prendre le contrôle d’un pont principal sur la rivière Lusha. Une force de 20.000 Russes occupe la ville.
Le Général de division Delzons est chargé de s'emparer du pont de Maloyaroslavets. Après s'être rendu maître de la ville, il en est à nouveau chassé. Le Prince Eugène donne ordre à Delzons de reprendre la ville. Le général s'élance à la tête du 84e régiment. Les Russes sont retranchés en masse dans le chemin creux qui monte à la ville, mais Delzons s'y enfonce néanmoins tête baissée. Les Russes sont renversés et cèdent. Le général est sûr de sa victoire et il n'a plus qu'une enceinte de bâtiments à envahir. Mais ses soldats hésitent, alors il s'avance pour montrer l'exemple et les encourage du geste et de la voix. C'est alors qu'il est terrassé par une balle qui le frappe en plein front et l'étend par terre. Son jeune frère Benoît Delzons, présent, se jeter sur lui pour le couvrir de son corps, mais une seconde balle l'atteint lui aussi et les deux frères expirent ensemble.
La bataille de Maloyaroslavets est d'une grande importance pour la suite de la retraite et de la guerre, elle décida sans doute de la destruction future de la Grande Armée. En effet, la route de retraite au sud, normalement plus riche et non empruntée lors de l'aller, est maintenant coupée. Napoléon fait alors une grave erreur, celle de de battre en retraite par le chemin de Smolensk, déjà ravagé lors de l'entrée en Russie. Le fruit des pillages emporté par chaque soldat ne suffira pas à lutter contre la faim et le froid et bientôt la totalité des butins va être bientôt abandonnés sur les chemins enneigés...parmi les cadavres gelés.