L'Accoucheur de Marie-Louise
Ernst Christoph August von der Sahla est né en 1791. Il est issu d'une famille noble saxonne qui le mit aux études comme son origine le prédisposait. Mais ce jeune allemand rêve de venger son pays après la débâcle d'Iéna en 1806 et il fréquente des milieux qui exacerbent son sentiment patriotique.
A l'âge de 20 ans, on fait plein de projets dans sa tête, et notre jeune Saxon décide d'annoncer à sa famille qu'il va partir à Paris pour assassiner l'Empereur!
Mais il n'aime pas les armes à feu et il est interdit de porter un poignard en France. Il est donc obligé de se familiariser avec le crucifix à ressort comme l'appelait les soldats impériaux. Il s'entrainera au tirs et achètera jusqu'à 7 pistolets qu'il demandera à faire charger par l'armurier auquel il les achètera. Mais son éducation l'oblige aussi à changer ses habitudes pour se fondre dans le Paris de 1811, la Babylone moderne, et il fréquente alors des milieux débauchés. Mais il est bavard et raconte autour de lui ses projets de régicide. La police est rapidement mis au parfum et l'arrête le 4 février 1811 à son hôtel parisien.
Lors des interrogatoires, il reconnaîtra ses intentions et restera courtois et affable vis-à-vis de ses geôliers. Il explique alors que sachant l'Impératrice enceinte, il espérait qu'à l'annonce de la mort de son époux, écrasée de chagrin elle fasse une fausse-couche éteignant alors la lignée impériale. C'est pourquoi on l'a appelé l'Accoucheur de Marie-Louise.
L'Empereur le gracie pour autant qu'il jure ne jamais vouloir attenter à nouveau à la vie de Napoléon, mais le jeune Saxon reste ferme et décline cette requête. Malgré tout, l'Empereur sera magnanime et le laissera en vie.
Après 3 ans de prison, à l'effondrement de l'Empire, il est libéré et retourne en Saxe dans sa famille. À l'annonce du retour de l'Aigle, il fait ses valises et rejoint Paris, non pas pour mettre à exécution sa volonté de régicide mais pour aider l'Empire en lui proposant une nouvelle formule de poudre à canon. Lors d'une chute, son échantillon de poudre explose le blessant grièvement. Ne portant pas d'intérêt à sa découverte, il se jettera d'un pont pour mourir mais sans succès, on le retrouvera mort dans son appartement, sans doute un suicide.
Il fut l'une des nombreuses victimes d'une époque troublée.