Il n'était pas bon d'être blessé sur un champ de bataille de l'Empire. La blessure était fréquemment synonyme de mort à terme. Bon nombre de blessés restaient sur le champ de bataille bien après l'affrontement et étaient abandonnés à leur sort. Ainsi lorsque les soldats de Napoléon ont quitté Moscou en flammes, ils sont repassés sur le champ de bataille de la Moskova (Borodino pour les Russes) un mois après la terrible bataille et ont trouvé des blessés toujours vivants se traînant de cadavres de chevaux en cadavres de chevaux pour se nourrir.
Pourtant c'est à cette époque que les progrès en médecine de guerre ont été encourageants et notamment en ce qui concerne la réduction du temps d'intervention des chirurgiens auprès des blessés sur le champ de bataille et leur évacuation vers les hôpitaux de campagne.
Deux grandes figures de la chirurgie française se sont illustrés à cette époque: les Docteurs Percy et Larrey.
En 1792, Pierre-François Percy, chirurgien en chef des armées de la Moselle, de Sambre-et-Meuse et du Rhin, institua le corps des chirurgiens mobiles chargés d’opérer sur les champs de bataille. Il proposa à cet effet la transformation en véhicule sanitaire d’un caisson de munitions allongée en usage dans l’artillerie bavaroise. C'est pour cela que ce véhicule s'appelait la saucisse ou wurst en allemand. Cette ambulance était capable de transporter rapidement six officiers de santé (infirmiers, aides chirurgiens et chirurgiens) installés à califourchon sur un coffre contenant les médicaments, pansements et autres instruments chirurgicaux, directement sur le champ de bataille, au plus près de la ligne de feu, mais elle ne permettait pas de transporter les blessés et fut rapidement abandonnée.
Le Baron Dominique Larrey, chirurgien en chef de la Grande Armée, créa plus tard une ambulance volante, pouvant transporter de deux à quatre blessés qui permettait d’évacuer relativement confortablement des blessés vers les hôpitaux à l’arrière. Le plancher de la caisse était formé d’un cadre mobile pouvant servir de brancard ou de table.
