La Pologne portait énormément d'espoir en Napoléon. Dépecée et écartelée entre la Prusse, l'Autriche et la Russie, la Pologne subit 3 partages de son territoire en 1772, 1793 et 1795.
Lors de sa campagne de 1807 contre la Russie, après la campagne victorieuse de 1806 contre les Prussiens et celle de 1805 contre l'Autriche, les Polonais mettent beaucoup d'espoir dans Napoléon qu'ils voyaient comme le seul pouvant leur redonner leur territoire et leur gloire d'antan. Les militaires polonais se rallièrent en masse à la Grande Armée sus la bannière française, ennemie de tous les pays qui ont pris part aux partages.
Les espoirs polonais seront malheureusement déçus au final car Napoléon n'octroiera à la Pologne qu'un simple duché de Varsovie en 1807, craignant la désapprobation des grandes puissances si une Pologne forte venait à renaître. Au final, le partage de la Pologne-Lituanie sera confirmé après la chute de l'empereur lors du Congrès de Vienne.
Les Polonais iront même jusqu'à mettre une superbe femme polonaise dans son lit, Maria Waleska, mariée à 17 ans à un noble septuagénaire. Elle nourrit une haine féroce du Russe, mais aussi du Prussien et de l'Autrichien qui se sont partagés son pays. Elle sera présentée à l'Empereur lors d'un bal en janvier 1807 et il aura le coup de foudre. Le lendemain, il enverra son fidèle Duroc, le grand maréchal du palais, chez les Waleski pour y porter un gigantesque bouquet de fleurs et une lettre, fermée du sceau vert impérial.
Je n'ai vu que vous, je n'ai admiré que vous, je ne désire que vous.
N.
Refusant au début les avances impériales, Maria finira par céder devant le nombre de Polonais qui voyaient en elle la sauveuse de la nation. Même son mari donnera son accord pour qu'elle devienne la maîtresse impériale. Elle n'obtiendra de Napoléon que le duché de Varsovie, loin des espoirs attendus. Napoléon trouva là un compromis pour calmer les Polonais et surtout ne pas déplaire aux Russes. Les Polonais qui avaient été nombreux à rejoindre les rangs de la Grande Armée et à y mourir ont obtenu là une bien maigre récompense pour leur sacrifice suprême.
Maria restera fidèle à l'empereur jusqu'au bout. Elle sera la seule à venir le voir lors de son exil à l'île d'Elbe accompagnée du fils qu'elle a eu avec lui, Alexandre. Remariée en 1816 au général d'Empire Philippe-Antoine d'Ornano, qui fut un des plus jeunes généraux de brigade de l'Empire à 27 ans, puis colonel des dragons de la Garde impériale ainsi que commandement de la cavalerie de la Vieille Garde, elle meurt à à peine 31 ans lors d'un accouchement difficile.
Napoléon disait d'elle:
Une femme charmante, un ange! C'est bien d'elle qu'on peut dire que son âme est aussi belle que sa figure!
La branche des Waleski n'est pas éteinte et elle est la seule encore existante qui a une filiation avec l'Empereur.