Futé Hugo
Le célèbre écrivain Victor Hugo est une des figures emblématiques de la littérature française du XIXe siècle. Né en 1802, il a pratiquement traversé tout le siècle (1885) et a connu 9 gouvernements successifs différents:
Consulat
Premier Empire
Première Restauration
Cent-Jours
Seconde Restauration
Monarchie de Juillet
Deuxième République
Second Empire
Troisième République
Son père fut le général d'Empire Joseph Léopold Sigisbert Hugo (1773‑1828) fait comte par Joseph Bonaparte, roi d'Espagne. Il s'illustrera entre autre à Eylau (voir article).
Durant son enfance, il séjournera plusieurs fois à l'étranger, au gré des affectations militaires de son père. Ce dernier se sépare de sa mère alors qu'il n'a que 11 ans, et c'est à cette époque qu'il commence à versifier. La mort de sa mère en 1821 l’affectera profondément et il ne renouera avec son père, cet illustre guerrier, qu'un an avant sa mort en 1827.
Victor Hugo jeune
Le jeune Victor Hugo est donc un écrivain très précoce et à à peine 18 ans en 1820, 5 ans après la chute de l'Empire, il écrivit la réflexion suivante, pleine de bon sens:
En général nos pères sont buonapartistes, nos mères sont royalistes.
Nos pères ne voient dans Napoléon que l'homme qui leur donnait des épaulettes, nos mères ne voient dans Buonaparte que l'homme qui leur prenait leurs fils.
Pour nos pères, la révolution c'est la plus grande chose qu'ait pu faire le génie d'une assemblée, l'empire c'est la plus grande chose qu'ait pu faire le génie d'un homme. Pour nos mères, la révolution c'est une guillotine, l'empire c'est un sabre.
Nous autres enfants sur les genoux de nos mères, nos pères étant au camp, et bien souvent privées par la fantaisie conquérante d'un homme, de leurs maris, de leurs frères, elles ont fixé sur nous, frais écoliers de huit ou dix ans, leurs doux yeux maternels remplis de larmes, en songeant que nous aurions dix-huit ans en 1820 et qu'en 1825 nous serions colonels ou morts.
L'acclamation qui a salué Louis XVIII en 1814, ç'a été un cri de joie des mères.
En général, il est peu d'adolescents de notre génération qui n'aient sucé avec le lait de leurs mères la haine de deux époques violentes qui ont précédé la restauration. Le croque-mitaine des enfants de 1802, c'était Robespierre; le croque-mitaine des enfants de 1815, c'était Buonaparte.
Dernièrement, je venais de soutenir ardemment en présence de mon père, mes opinions vendéennes. Mon père m'a écouté parler en silence, puis il s'est tourné vers le général L**** qui était là, et il lui a dit: Laissons faire le temps. L'enfant est de l'opinion de sa mère, l'homme sera de l'opinion de son père.
Je vous laisse réfléchir là-dessus ;-)