Fils du Vicomte Alexandre de Beauharnais, jeune aristocrate, sous-lieutenant au régiment du Duc de la Rochefoucauld, et de Marie-Josèphe Tascher de la Pagerie, le petit Eugène vit le jour le 3 septembre 1781, à peine 8 ans avant les terribles événements de la Révolution française.
Son père, jugé pour trahison et conspiration, est condamné à mort et guillotiné à Paris le 23 juillet 1794 sur la place de la Nation peu avant la chute de Robespierre, Eugène n'a pas encore 13 ans. Sa mère était également emprisonné avec son mari et destinée à la guillotine; elle échappera miraculeusement à l'échafaud et sera libérée début août. Une légende prétend que face au geôlier annonçant dans la liste des condamnés qui doivent être envoyés à l'échafaud, le nom de Beauharnais, il se sacrifie en disant à sa femme.
Permettez, Madame, que pour une fois je passe le premier.
Un an plus tard, le Général Bonaparte qui est alors commandant de la force armée à Paris voit arriver dans son bureau d'état-major un petit garçon de 14 ans qui vient le supplier de lui rendre l'épée de son père, qui avait été général de la République. Ce jeune homme n'est autre que Eugène de Beauharnais. Napoléon est très touché de sa démarche et lui accorde directement ce qu’il demande. Eugène fond en larmes en voyant l’épée de son père.
Devant la bienveillance témoignée par le général envers son fils, Madame de Beauharnais vint le lendemain le remercier personnellement. Tombé sous le charme tout créole de l'aristocrate, Napoléon s’empressa de lui rendre sa visite. On connaît la suite. La relation devient intime, ils se marient un an plus tard, il deviendra empereur 9 ans après et elle impératrice. Eugène quant à lui sera Altesse impériale, Vice-roi d'Italie en 1805 à à peine 24 ans, Prince de Venise, Grand-duc de Francfort, Duc de Leuchtenberg et Prince d’Eichstätt.
Il a bien fait d'aller voir Bonaparte...