Dureté et pusillanimité

02/01/2016 12:15

On pense souvent à tort que l'Empereur était l'image même du courage mais certains faits penchent plutôt en faveur d'une certaine pusillanimité impériale.

Alors qu'il n'était encore qu'un simple chef de brigade, il eut l'excessive arrogance de fustiger un chirurgien militaire en pleine revue des troupes. Ce dernier ne broncha pas, mais emboîta le pas de Bonaparte jusqu'à son appartement et ferma la porte derrière lui.

Ah ça, vous savez ce qui vient d'avoir lieu; cela ne peut se passer ainsi; il faut que vous m'en rendiez raison et sur-le-champ, ou je vous fais sauter par la fenêtre.

Déconcerté et ayant peur pour sa vie, Bonaparte tente d'apaiser le militaire excédé en lui prenant la main.

Vous êtes un brave homme; je vois que je m'étais trompé, et je vous rends mon estime.

Votre estime! Gardez-la; quant à la mienne vous ne l'aurez jamais!

J'ose espérer que l'Empereur n'ait jamais dû par la suite se faire soigner par ce chirurgien qui aurait risqué d'oublier son serment d'Hippocrate.

Au moment d'être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité.
Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions.
J'interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité. J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.
Je ne tromperai jamais leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.
Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me le demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Admis dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu à l'intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.
Je préserverai l'indépendance nécessaire à l'accomplissement de ma mission. Je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.
J'apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu'à leurs familles dans l'adversité.
Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré et méprisé si j'y manque.

Serment du Conseil de l'Ordre des médecins en France Ordre français des médecins Bulletin de l'Ordre des médecins (1996)

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Frank Grognet Nivelles
Belgique
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