Le duel connut sous l'Empire une forte recrudescence alors que le Code pénal de 1810 ne le traitait malheureusement pas explicitement. Seule la jurisprudence était appliquée, mais peu de duellistes étaient réellement poursuivis. Toutefois Napoléon le désapprouvait car il voulait éviter de perdre bêtement de précieux soldats et officiers expérimentés. Cela n'empêcha pas certains de taquiner la lame et de bretter à la moindre incartade d'un soudard quelconque, pour l'honneur ou le sport. Les motifs invoqués étaient souvent futiles et les causes aucunement valables. On se battait pour un cantonnement favorisé, une parole maladroite, la supériorité d'un corps sur un autre ou pour la vertu de ces dames, qui souvent était petite.
Ainsi, en 1803, au camp de Boulogne, les soldats sont désœuvrés et ne peuvent pas suffisamment exprimer leur tempérament belliqueux, terreau idéal pour des duels en tout genre. Et cette situation aura des conséquences dramatiques dans les rangs.
C'est comme cela que quelques centaines de fantassins des 36e, 57e et 10e régiments de ligne en vinrent à défier plus de 200 grenadiers à cheval de la Garde. Tout ce beau monde se retrouva pour un duel au sabre dans un champ voisin. Le bilan fut terrible car on dénombra pas moins de 23 morts et de nombreux blessés.
Fallait pas les emmerder les vieilles moustaches!