Lorsque Napoléon dut abdiquer en 1814, les puissances européennes décidèrent de l'exiler sur la petite île d'Elbe au large de la Toscane dont il devint le souverain. Pour être certain qu'il se rende sur place, il fut accompagné par des représentants des vainqueurs et notamment le commissaire autrichien, le Général Koller.

Ce général était entré à l’armée à l’âge de dix-huit ans. Colonel en 1805, il servit sous le commandement d’un régiment d’infanterie dans l’armée de Mack, mais put échapper à l'infamante capitulation d’Ulm en s'échappant de la ville en combattant. Il réédita son exploit 4 ans plus tard au combat d’Aspern où, enveloppé par douze régiments de cuirassiers français, il répondit à la sommation de se rendre par une contre-attaque qui lui permit de rompre l’encerclement.
Durant la traversée qui les amena sur l'île, les deux hommes entretinrent des rapports respectueux, mais le général autrichien n'arrêtait pas de dire à l'Empereur qu'il avait tort, ce qui commençait à lui déplaire et il le fit remarquer à son interlocuteur:
Vous me dites toujours que j'ai tort...Parlez-vous donc ainsi à votre empereur?!
Le général avoua qu'il ne disait pas toujours la vérité à son souverain...
En ce cas, votre maître est bien mieux servi que je ne l'ai jamais été...