Il était fréquent sous l'Empire d'organiser des bals masqués où les convives rivalisaient d'élégance et d'originalité pour se travestir.
Dans un de ces bals, on vit surgir tout à coup dans l'assemblée un individu déguisé en… armoire ! Il s'agissait d'un étudiant qui avait peint une grande boite en couleur chêne d’où sa tête peinte en blanc émergeait à la manière d'une tête de plâtre semblable à celles qu’on plaçait jadis sur les bibliothèques. L'effet était des plus remarquables. La foule encercle l'original et on l'applaudit. Sur la porte de l’armoire, trône une énorme clé, avec l'inscription Défense d’ouvrir.
Comme de bien entendu, la tentation était trop grande et quelqu’un s'empressa d'ouvrir le meuble. Explosion de rires et de bravos: l'étudiant emprisonné dans le casier n’avait que son meuble comme costume.
Le tapage grossit et le trublion est bientôt emmené au poste pour être verbalisé pour acte d’immoralité.
Immoralité? J’étais dans mon armoire jusqu’au menton.
Enfin cette porte qu’il suffisait d’ouvrir …
Elle était fermée à double tour et j’avais écrit dessus : Défense d’ouvrir.
L'argumentation du délinquant désarma le commissaire ce qui valut à ce dernier de sortir indemne de cette affaire. Il est depuis conseiller à la Cour d’Appel.