La bataille d'Eylau a toujours marqué les esprits de par l'ampleur du massacre qui y fut perpétré mais aussi pour l'affliction ressentie par l'Empereur devant tant de pertes.
Le Maréchal Davout commandant de l'aile droite, rejoint Eylau à neuf heures du matin en pleine canonnade. Il attaque immédiatement par le sud, mais son infériorité numérique le met en difficulté. En guise d'encouragement envers ses soldats, il dira:
Les braves trouveront ici une mort glorieuse et les trouillards visiteront les déserts de Sibérie!

Le combat restera toute la journée indécis et à la nuit tombée, le Général Benningsen commandant les troupes russes, à court de munitions et sans réserves, décide de se replier vers Königsberg. La victoire est donc théoriquement française dans la mesure où Napoléon reste maître du terrain. Ce sera toutefois une victoire à la Pyrrhus qui a coûté très cher: 10.000 tués ou blessés français et 26.000 morts et blessés russes Au lendemain de la bataille, le Maréchal Ney s'exclamera en parcourant le champ de bataille à cheval:
Quel massacre ! Et tout cela pour rien !
Napoléon fut très affecté par les pertes subies, et contrairement à son habitude, restera huit jours sur le champ de bataille pour superviser les secours aux blessés. Il parcourut le champ de bataille avec le Maréchal Soult et lui déclara:
Maréchal, les Russes nous ont fait bien du mal.
Sire, nous aussi, nos balles n'étaient pas de coton!
Cette boucherie passerait l'envie à tous les princes de la terre de faire la guerre.