Belle alliance fermière
Pour ceux qui s'intéressent à la bataille de Waterloo, vous avez certainement entendu parler de la ferme de la Belle-Alliance. Contrairement aux autres fermes (Haye-Sainte, Hougoumont et Papelotte), la Belle-Alliance n'a pas joué un rôle important dans le dispositif militaire, mais est plutôt connue pour avoir été (vraisemblablement) le théâtre de la fameuse poignée de mains entre Wellington et Blücher au soir de la bataille. Wellington a toujours démenti ce fait:
L’histoire d’une rencontre entre le maréchal Blücher et moi à la Belle Alliance ; et certains ont même été jusqu’à prétendre avoir vu la chaise sur laquelle je me serais assis dans cette ferme. Il se fait que cette rencontre a eu lieu après dix heures du soir dans le village de Genappe; et quiconque voudra décrire avec vérité les opérations des différentes armées verra qu’il ne pouvait pas en être autrement.
Le nom de la ferme servit également de nom à la bataille du côté prussien comme on peut encore le voir sur le monument prussien de Plancenoit.
La ferme a été construite en 1765 par Monnoie, originaire d'Arquennes près de Nivelles. Elle n'a vraisemblablement pas servi comme ferme car elle ne disposait pas en 1815 de grange; par contre elle servait de relais pour les voituriers qui convoyaient le charbon depuis Charleroi vers Bruxelles et qui pouvaient y souffler et se désaltérer. C'est donc tout naturel qu'en 1815, elle était la propriété d'un brasseur de Plancenoit, Nicolas-Antoine Delpierre qui l'avait loué, comme cabaret, à un certain Jean-Joseph Dedave. La ferme souffrit relativement peu de la bataille, seules les dépendances à l'arrière de la ferme étaient en ruines.
L'origine de son nom est toujours l'objet d'une controverse mais selon le célèbre Jacques Logie, juriste et célèbre écrivain de la bataille, Joseph Monnoie, qui construisit la Belle-Alliance, aurait épousé en 1764 une certaine Barbe-Marie Tordeur avant de mourir un an après. La veuve éplorée se serait remariée une première fois avec un fermier de Plancenoit, Jacques Dedave, qui lui aussi décéda rapidement en 1770, pour finalement convoler en troisième noce avec le jeune valet de ferme Jean-Jacques Delbauche. Cette fois c'est elle qui ne survit pas à son jeune époux et mourut en 1777.
On note que le dénommé Jacques Dedave qui exploitait le cabaret en 1815 ne peut être qu'un descendant du deuxième époux de la dame Tordeur vu qu'il porte le même patronyme.
Mais alors pourquoi avoir nommé cette ferme la Belle-Alliance?
On comprendra aisément que cela est lié au fait que la mère Tordeur, deux fois veuve a finalement épouser son jeune valet de ferme qui fit donc une belle alliance.