Alors, on bouge?
Dans les films à grand spectacle retraçant l'épopée napoléonienne, on voit les troupes déferlant sur le champ de bataille au son des tambours et des fifres. On voit les cavaliers galopant à brides abattues pour aller percuter les masses ennemies de fantassins.
La réalité historique est tout autre.
Déplacer ses troupes sur un champ de bataille n'est pas aisé et surtout pas rapide. Après quelques minutes de combats, le champ de bataille est couvert d'une épaisse fumée blanche résultant du tir des canons et des fusils, rendant la visibilité quasi nulle à certains endroits. Pour le commandant, il n'était pas toujours aisé de comprendre ce qui se passait. De même, les officiers étaient munis de lunettes télescopiques qui ne permettaient que de voir un point précis du champ de bataille et pas une vue d'ensemble qui aurait permis de mieux comprendre le déroulement des affrontements. Une fois que le commandant formulait un ordre, il fallait encore que ce dernier soit rédigé, envoyé vers le commandant de l'unité à faire déployer ou avancer et transmis aux officiers subalternes qui finalement mettaient les troupes en mouvement. il pouvait se passer parfois une heure avant que le mouvement ne soit entamé alors que la situation avait entretemps changé sur le terrain.
Le déploiement des unités prenait également beaucoup de temps et bon nombre d'unités passaient la majorité des combats, l'arme au pied attendant d'être lancées dans la fournaise et subissant souvent le tir incessant de l'artillerie ennemie les forçant à resserrer les rangs après chaque sillon sanglant creusé dans leurs lignes.
L'unité qui restait souvent ainsi l'arme au pied était la Garde impériale, réserve suprême qui n'était lancée dans la mêlée que comme ultime ressource faisant souvent la différence. Cet état de fait les avait fait surnommer par les soldats de la ligne les Immortels, vu qu'ils ne risquaient pas de mourir s'ils ne participaient pas aux combats. Mais une fois engagés, ils semaient la déroute dans les lignes adversaires souvent prises à la baïonnette.